Histoire

Histoire de la paroisse de Barriac

Les forets qui recouvraient le territoire de la paroisse de BARRIAC furent défrichées par les moines d’Aubrac. Ceux de Bonneval y garderont des terres (à Seveyrac) jusqu’à la Révolution.
La date la plus ancienne où il est fait mention de la paroisse de Barriac proprement dite remonte au temps de Saint Louis en 1249. Cette année là, note le Chanoine Tourezy, dans son ouvrage intitulé « Les bénéfices du Diocèse de Rodez avant 1789 », le prieuré de Barriac est donné à un Archidiacre de Rodez par voie d’échange avec l’église de Lagnac vraisemblablement.
L’Archidiacre dont il s’agit n’est pas mentionné parce qu’il n’y avait peut-être qu’un seul Archidiacre.
En 1267 on note une querelle entre les clercs de Barriac et ceux de Saint-Amans de Gillorgues. Le comte de Gillorgues prétendait avoir pleine juridiction sur les territoires de Barriac.
Vers 1300 l’église fut attribuée au chantre de la cathédrale de Rodez et en 1318 celui-ci la céda au chapitre de Rodez par voie d’échange avec l’église d’Azinières, aujourd’hui appelée Inières. Le 27 Mai de cette même année, les grands vicaires de Pierre de Pleine-Cassagne réunirent la paroisse à l’archidiaconné de Conques dont elle fera partie jusqu’à la révolution.
En 1451 les hameaux de Barriac, Crespiac, Paumes, Baulès et Carnus constituent la paroisse.
La paroisse de Barriac appelée aussi Berriac ou Berjac a alors 44 feux.

De la vie de la paroisse au 16 ème siècle et au 17 ème siècle on n’a retrouvé que quelques petits faits :
– 1514 : le noble Laborde vend ses rentes à Georges Bouyssou ;
– 1577 : une vente par Boyer de Calmont ;
– 1600 : Goudal, seigneur de la Goudalie a des terres à Barriac.

C’est encore dans l’état dressé par l’abbé de Grimaldi sur les bénéfices du Diocèse de Rodez , publié et annoté par M. le chanoine Touzery, que nous apprenons que le 3 Juillet 1708 , Marion notaire à Rodez retient la transaction passée entre le prieur et le curé au sujet du vicaire qui est établi pour la paroisse. On y fixe aussi la pension du curé, à savoir 24 setiers de froment, 24 de seigle, 28 d’orge, 2 de fèves, les prémices, la dîme des cochons, celle du vin sur les vignobles de Carcamagne, sur quelques champs jadis vignobles et sur le quartier des Holmets. Le temporel du curé consiste en 2 prés, 2 jardins à Barriac, 3 champs à Gabriac et le bois de Molinar.

Grâce aux renseignements recueillis par l’Archiviste Louis Lempereur voici ce que nous savons de l’état de la paroisse en 1771 :

– Barriac fait partie de la subdélégation de Rodez et appartient à M. de Glandière, archidiacre à Conques ; 448 habitants peuplent les 13 villages ou hameaux qui constituent la paroisse. Car aux 5 villages de Barriac (141 habitants), Baules (17), Crespiac (28), Paumes (8) et Carnus (21) se sont ajoutés : Les Escabrins (79), Carcuac (46), La Grallerie (6),Laplanhe-Seveyrac (16), La Vinherie (26) et Masmajou (24) qui font encore tous partie de la paroisse et le Salt (9) dont il reste encore aujourd’hui quelques ruines ;
– Il y a dans la paroisse, exclues 10 familles de laboureurs ou paysans qui ont souffert des années de misère, 106 pauvres dont 24 invalides et 15 mendiants ;
– Le froment , le seigle, l’avoine sont les cultures de la paroisse ; précisons qu’il y a quelques pâturages dans le domaine des religieux de Bonneval ;
– Les récoltes devraient suffire à nourrir la population, mais les paysans devant vendre le froment pour payer leur rente au roi, les autres grains ne leur sont pas suffisants ;
– Parmi les seigneurs qui se partagent le quart des grains de la paroisse on remarque : le Roi, Pons de Concourès, M. de la Goudalie, les religieuses de Bonneval et l’Abbesse du Monastère Saint Sernin sous Rodez ; tous ces renseignements recueillis comme nous l’avons déjà dit par Louis Lempereur sont écrits par le curé Pierre Massabuau qui est le desservant de la paroisse le plus ancien dont on ait retenu le nom.

Ce dernier, originaire de Las Coustilles près d’Agen, devait souffrir de la Révolution. Refusant de prêter serment, il fut reclus le 18 Octobre 1793 à l’age de 73 ans et déporté à Figeac probablement ; il put cependant retourner dans sa paroisse ou il devait mourir sans tarder des suites de ses fatigues, âgé de 80 ans.
François Lavabre son vicaire sera sans doute victime de la Révolution ; nous ne le retrouvons plus en effet dans l’état de 1798 ou il est remplacé par Pierre Bourguieu qui d’ailleurs sera porté en qualité de curé dans l’état de 1805 ; en définitive c’est tout ce que l’on connaît des évènements de la paroisse au cours de la Révolution.
En 1804 , après la signature du Concordat , la paroisse est rattachée à l’Evêché de Cahors . Le jubilé exceptionnel accordé par le pape Pie VII fut publié le 13 Mai dans la paroisse. Notons enfin qu’un grand tableau de la Vierge et de l’enfant Jésus fut offert par l’état en 1849. Il devait être écrasé sous l’effondrement de la vieille église.
Déjà en 1771, le rapport de M. le curé Pierre Massabiau mentionnait que l’église menaçait ruine et que le service divin ne pouvait s’y faire avec toute la décence car elle était trop petite.
Dans les années qui suivirent, notamment en 1846 lors d’une visite épiscopale sous la menace d’interdit, on parle de reconstruction.
Néanmoins on doit attendre l’an 1877 pour que des décisions effectives soient prises et pour que l’on se mette au travail. Le 15 Avril de cette même année le Conseil de fabrique, convoqué par M. le curé Jean Roche, décide de la reconstruction.
Monsieur Vanginot, ancien architecte diocésain dresse les plans, Monsieur Ahon dirigera les travaux.
La nouvelle église a, peut-on dire, reçu le baptême du sang car au cours des travaux deux personnes trouvèrent la mort. Le vieux fort s’effondra plus tôt qu’on ne le pensait et avant qu’on ait retiré tout ce qu’il y avait à l’intérieur, notamment les objets du culte. Il s’abattit sur le presbytère et la sœur de M. le curé fut écrasée. Un paroissien qui d’ailleurs avait promis de rester un an aux travaux voulant dégager M. le curé et sa sœur fut victime d’un nouvel éboulement. Quant à M. le curé il ne dut son salut qu’à l’emplacement qu’il occupait dans l’embrasure d’une porte ; mais gravement blessé il fut contraint à prendre la retraite.
Sous l’impulsion de M. l’abbé Lagriffoul, les travaux allaient reprendre. Les travaux s’achevèrent en 1882 et 2 ans plus tard Monseigneur l’Evêque de Saint-Flour la consacrait. Les travaux avaient duré 2 ans et les frais s’élevaient à 80 000 Francs sans tenir compte du travail bénévole des paroissiens et de leurs dons en nature.
Le conseil municipal de Bozouls n’avait pas eu à participer à la construction autrement que par son autorisation.

GUY RIEUCAU Septembre 1957