Témoignages
Louis Hygonenq, Gabriel Hygonenq et Louis Vernhes
Témoignages de Louis Hygonenq né le 6 mai 1927, Gabriel Hygonenq né le 2 novembre 1931 et Louis Vernhes né le 17 février 1932
Gabriel Hygonenq est né à Barriac en 1931, le 2 novembre.Cinquième d’une fratrie de 6 enfants, 3 filles et 3 garçons, il n’a quitté son village que durant les 18 mois de son service militaire dans la marine à Hourtins, Lorient et aux Mureaux dans la région parisienne de 1952 à 1953.Titulaire du certificat d’études primaires obtenu en 1945, il a suivi une formation de limousinier au centre de formation professionnelle de Rodez en 1954, ce qui lui a permis de travailler avec son frère Louis ,artisan maçon, tout en assurant l’exploitation de la ferme familiale.Gabriel, connu pour son coup de crayon, a toujours aimé dessiner.Retraité depuis 23 ans, il consacre beaucoup de son temps à sa passion, fleurs, paysages, murets, caselles, oiseaux, animaux de la ferme,…mais aussi portraits d’artistes connus constituent l’essentiel de ses œuvres
Domiciliés toujours à Barriac depuis leur naissance, et fins connaisseurs de la vie du village et de ses habitants, nos amis ont accepté de nous décrire les faits significatifs qui ont jalonné leur existence. Leurs témoignages permettront aux nouveaux résidants ainsi qu’aux jeunes générations de découvrir le mode de vie de nos aînés.
Pour commencer, ils ont tenu à se remémorer leur jeune âge en particulier leur vie à l’école et la place occupée par la vie religieuse. Voici donc le verbatim de ces deux temps forts de leur jeunesse.
Le temps de l’école :
‑« Gabriel et moi, nous avons commencé l’école le même jour le 7 avril 1937 et nous avons obtenu notre certificat d’études en 1946 »,
‑« Louis a réussi son certificat d’études en 1940 en ayant le 1er prix cantonal »,
‑« Nous avons eu comme instituteurs messieurs Brianes, Raynal, Andrieu, Rigal »,
‑« Leurs femmes faisaient la classe aux filles »,
‑« Nous étions une soixantaine d’enfants, garçons et filles »,
‑« Les garçons et les filles étaient séparés y compris dans la cour de récréation »
‑« chaque maître avait dans sa classe toutes les sections »,
‑« Nos maîtres étaient sévères »,
‑« Les leçons non apprises étaient synonymes de punitions »,
‑« Un jour Gabriel n’ayant pas su sa leçon accusa une de ses brebis… Maître elle m’a mangé le livre »,
‑« La morale avait beaucoup d’importance,… il fallait lever le béret quand on croisait les anciens et les personnages importants du village, le curé, les religieuses, nos maîtres »,
‑« Un jour, quelques enfants se sont moqués de l’acheteur des peaux de lapins qui passait régulièrement dans les fermes du village,… notre maître en a eu connaissance,… nous avons eu droit à une leçon de morale toute la journée »,
‑« Nos maîtres voulaient que nous réussissions,… pour le certificat d’études ils nous prenaient en cours le dimanche matin,… nous faisions du bachotage avant l’heure »,
-« Quand Rigal a quitté le village pour aller enseigner en Afrique, il a proposé à Marie Séguy et à François Despeyroux, qui avaient réussi brillamment leur certificat d’études, de l’accompagner pour faire la classe aux petits africains, mais cette proposition n’a pas été acceptée par leurs parents »,
‑« La cantine scolaire était tenue par les religieuses du couvent ».
‑« Chaque jour nous avions catéchisme à la sortie de l’école à midi ».
‑« Pendant la guerre, en Automne nous allions ramasser des glands qui servaient à la production de savon pour le compte de la mairie »,
‑« Tu te rappelles le maître avait toujours son fusil en bandoulière,… au cas où on aurait trouvé du gibier ! »,
‑« Notre dernier maître, Rigal, avait une véritable basse-cour »,
‑« Il avait des lapins dans des cages sous le préau des filles »,
‑« Tu te souviens, il avait aussi des oies sous le préau dans la cour des garçons »,
‑« Il élevait également des poules qui, dans la journée, allaient picorer dans le travers du Coustat »,
‑« Et les pigeons qui roucoulaient sous le toit du préau des garçons »,
‑« Notre maître engraissait chaque année un cochon,… le plus gros du village »,
‑« Etienne Despeyroux lui cédait un peu de terrain pour cultiver les pommes de terre et les betteraves dont il avait besoin »,
‑« Il en profitait pour faire ses cours de sciences naturelles ».
Le temps de l’église :
‑« A la messe les femmes et les enfants étaient devant, les hommes au fond de l’église, prés de la sortie,… les exhortations du Curé à les inciter à se rapprocher du choeur n’y changeaient rien »
‑« Tous les dimanches matin messe basse à 8 heures et messe chantée à 11 heures, l’après-midi vêpres à 15 heures »,
‑« Du mois de mai au premier dimanche de septembre, la messe chantée de 11 heures commençait par une procession autour de l’église avec un arrêt à la croix située derrière l’église »,
‑« Cette procession permettait notamment aux hommes de parler de leurs travaux »,
‑« Elle était aussi l’occasion pour les jeunes d’afficher leurs complicités,… ce qui ne manquait pas de provoquer le courroux du Curé »
‑« Pendant le carême, tous les vendredis en fin d’après-midi, avait lieu un chemin de croix »,
‑« Le mois de mai était le mois de Marie,… les après-midi se terminaient par les complies »,
‑« Les enfants de Choeur servaient tous les offices religieux. Pour les messes basses quotidiennes, un enfant de choeur était désigné à tour de rôle par le Curé pour assurer le service. Il pouvait ensuite rejoindre ses camarades pour aller à l’école,… la classe ne commençant qu’à 9 heures »,
‑« Non, nous n’avons jamais servi la messe,… nous habitions trop loin de l’église »,… était-ce la vraie raison? Un manque de motivation paraît plus probable.
‑« Pour assister aux offices religieux, les hommes s’habillaient en dimanche et les femmes se paraient de leurs peaux de renard »,
‑« Sylvain Despeyroux était le sonneur de cloches attitré du village. Trois fois par jour il sonnait l’angélus, matin, midi et soir »,
‑« Cette sonnerie de cloches rythmait la vie de la paroisse »,
‑« Il carillonnait les fêtes solennelles et les évènements heureux, baptêmes, mariages »,
‑« Il sonnait le glas pour les décès »,
‑« Pendant le calendrier de l’Avent, aidé par de nombreux gamins il carillonnait
l’annonce des fêtes de Noël »,
‑« Depuis 1981 c’est la famille Triadou qui a pris la relève »,
-« C’est d’abord Hervé Triadou qui a remplacé Sylvain Despeyroux lors du décès de Germaine Despeyroux »,
-« En son absence c’est Ginette sa maman qui prenait le relais »,
-« Aujourd’hui elle assure toute seule cette tâche »,
‑« Elle met un point d’honneur à maintenir manuellement la sonnerie des cloches »,
‑« Pour les carillons de Noël, elle invite les enfants du village à venir l’aider »,
‑« les cloches servaient aussi à éloigner les nuages de grêle ».
Au cours de la deuxième partie de leur témoignage ils ont décrit les différents métiers existants, le déroulement d’une journée de travail, leurs loisirs et les festivités.
Les métiers :
‑La paroisse de Barriac comptait une trentaine d’exploitants agricoles. Chaque ferme possédait un troupeau de brebis et bien souvent également un troupeau de vaches. Ces brebis donnaient le lait pour la fabrication du fromage de Roquefort.
‑C’est pourquoi le village dénombrait trois laiteries, une à Barriac chez Dausse, l’actuelle maison d’Annie Nayrolles et ensuite chez Brecet, la maison aujourd’hui de Cantaloube, une à La Planhe et enfin une à Lédénac.
‑Les laitiers qui restent dans leur mémoire sont le sieur Vanoski, un russe blanc qui oeuvrait chez Dausse et à Lédénac après la guerre 14/18, Madame Lacombe à La Planhe dans les années 50, et monsieur et madame Pons à Barriac du début des années 30 au début des années 60 chez Dausse et Brecet.
Les paysans pouvaient s’appuyer sur un réseau d’artisans et de commerçants pour satisfaire leurs besoins essentiels:
‑Un maçon, Paul Hygonenq. Louis apprendra le métier avec son père dès l’obtention de son certificat d’études et lui succèdera en 1957 ; Gabriel aidera par la suite son frère lorsqu’il aura obtenu, avec les félicitations du jury, le diplôme de Limousinier, délivré par le Centre de Formation Professionnelle des Adultes de Rodez en 1954,
‑Un menuisier charpentier, Joseph Laury,
‑Un menuisier, Joseph Triadou, qui faisait aussi un peu d’électricité,
‑Un scieur aux Escabrins, Paul Bories,
‑Un maréchal-Ferrant, André franques. Il confectionnait les outils indispensables aux travaux de la ferme, ferrait les boeufs, les vaches et les chevaux, réalisait des ouvrages en ferronnerie, et ponctuellement cerclait les roues des chars et tombereaux agricoles. Pour cette dernière activité, il chauffait le cerclage en acier, le plaçait sur la roue, le mettait à la forme et refroidissait l’ensemble aussitôt après de manière à éviter que la roue ne prenne feu.
‑Un couvreur, Antoine Cabrolier et plus tard Adrien Calixte,
‑Une épicière, Marcelle Triadou,
‑Un marchand de vins, Pierre Gervais, remplacé quelques années après par Paul Féral,
‑Deux tisserands, Teissèdre à Barriac et Soulié au Mas Majou,
‑Une chapelière, Despeyroux
‑Deux couturières, Marie Girbelle et Lucie Laury,
‑Un fabricant d’huile à la Vignerie, Dalous,
‑Deux aubergistes, Rosine Favereau et Marie Franques,
‑Un tueur de cochons, Auguste Cabrolier des Escabrins. Auguste Cabrolier a pris la succession d’Ayral du Bruel qui lui même avait succédé à Antoine Cabrolier le père des demoiselles Cabrolier demeurant dans la maison qui fait face à celle d’Alain Rabot. Auguste Cabrolier menait campagne de décembre à mars ; il tuait en moyenne quatre cochons par jour soit 150 pour la période.
‑Des marchands ambulants enrichissaient cette offre de service. Deux bouchers de Bozouls, Maurel et Rodat, proposaient deux fois par semaine une viande de qualité. Deux boulangers, Burg de Rodelle et Maurel de Gages, offraient un pain fort apprécié. Deux épiciers, Condamines de Sébazac et Brefuel de Bozouls, complétaient le dispositif. L’arrivée de tous ces commerçants, annoncée par une corne qui identifiait bien chacun d’entre eux, provoquait un attroupement joyeux d’enfants autour de l’église.
Une fois par an, monsieur Pélissou, marchand de tissus à Millau, passait dans toutes les familles et proposait à la vente draps, couvertures, serviettes, mouchoirs et habits.
Régulièrement, un rétameur d’Allanche dans le Cantal posait son établi pour étamer les surfaces métalliques des cuillères, fourchettes, casseroles, marmites,… que lui confiaient les femmes.
En l’absence de tracteur, on attelait les boeufs ou les vaches pour les travaux. C’est pourquoi il était nécessaire de réajuster les jougs ou de les refaire complètement à chaque changement d’animaux de trait. Cette tâche était assurée par le jougtier qui se déplaçait sur commande.
Des italiens venaient souvent pour rempailler et fabriquer des chaises.
‑Un transporteur, Triadou dont l’autobus assurait la ligne Barriac-Rodez le jeudi et le samedi, permettait aux paysannes d’aller vendre oeufs, lapins, volailles et légumes sur le marché de la place du Bourg, aux paysans d’assister une fois par mois le samedi aux « foirous » et quatre fois par an aux foires renommées de Rodez. Ces voyages à la « capitale » étaient, pour les villageois, l’occasion de diversifier et d’enrichir leurs approvisionnements en denrées alimentaires.
Avant l’existence de cette ligne de bus, c’était une diligence appartenant à la famille Lacan qui assurait ce service.
Triadou et Besombes transportaient les bestiaux aux foires de la région, Laissac, Rodez, Marcillac, Saint-Christophe, Baraqueville, et aux foirous de Rodez.
La journée de travail d’un agriculteur
Commencée à l’aube, la journée d’un agriculteur se poursuivait bien au-delà du coucher du soleil et se terminait par la prière du soir, animée par la maîtresse de maison, devant le crucifix placé au centre de l’encadrement de la cheminée.
Les travaux effectués variaient en fonction des saisons. Panser les bêtes, traire les brebis et les vaches, leur donner à boire, livrer le lait à la laiterie du village, préparer les bidons de lait de vaches pour le camion de la laiterie de Rodez, stocker du bois dans l’âtre pour maintenir le feu, labourer, semer, tailler les buissons, élaguer les arbres, redresser les murs de clôture, soigner les animaux, curer les étables, sont des actions qui résument assez bien une journée d’automne de nos amis.
Ces journées étaient égayées par des stations à l’auberge, notamment le matin après le passage à la laiterie où chacun oubliait sa fatigue autour d’un verre de blanc au milieu de ses amis.
Au printemps et en été, les travaux liés à la fenaison et à la moisson engendraient des journées bien remplies au cours desquelles les paysans se donnaient la main. Cette très grande solidarité palliait le manque de main d’oeuvre. La période du dépiquage en juillet et août l’atteste.
Quelques agriculteurs produisaient leur vin en quantité suffisante pour leur propre consommation. L’entretien de la petite vigne, les vendanges, la vinification du breuvage tiré des côtes du Dourdou, donnaient à nos vignerons un savoir-faire que les soirées d’hiver permettaient d’évaluer en goûtant le vin de l’année au cours des parties de cartes.
Un agriculteur avait le monopole de la production du vin de messe. Il s’agissait d’Albenque de Carcuac. Il tirait de sa vigne de Carcamagne un vin blanc de bonne facture pour toutes les célébrations de l’année. Pour ce vin, il veillait avec une particulière attention à la cueillette des grains de raisin. Seuls le curé et sa servante étaient autorisés à participer aux vendanges.
Une fois par an le bouilleur de cru provoquait un rassemblement de curieux en venant distiller la récolte des agriculteurs. Cette opération leur procurait l’eau de vie pour leur consommation personnelle. Ce privilège n’est plus transmissible depuis 1960.
Les loisirs et les festivités
‑La chasse, pratiquée individuellement ou en battue, était le loisir par excellence des paroissiens. Cette activité faisait consensus et même le curé veillait à bénir les chasseurs, le jour de l’ouverture, à l’occasion d’une messe basse célébrée à la pointe du jour. Jusqu’à la fin des années 50, la chasse n’était pas règlementée, et il n’était pas rare de rencontrer les paysans le fusil sur l’épaule derrière leur troupeau. On chassait tous les jours et le gibier était abondant. Lièvres, lapins, perdreaux, cailles se retrouvaient fréquemment dans les gibecières. Au passage des oiseaux migrateurs, grives, bécasses, palombes, les travaux de la ferme étaient mis un peu entre parenthèses et la campagne résonnait des coups de feu des fusils « manufrance » et « verney-caron ». Certaines fois, les pigeons étaient si nombreux que les arbres en étaient bleus.
A partir des années 60, la loi Verdeille transforme totalement le monde de la chasse. L’obligation de créer des syndicats va provoquer quelques dissensions dans le village. Aujourd’hui Barriac compte plusieurs sociétés de chasse et les querelles perdurent. Le gibier se faisant rare, le repeuplement est obligatoire pour pouvoir tirer faisans, perdreaux et lièvres. La chasse aux sangliers, chevreuils, et nuisibles maintient toutefois un lien social fort pour les passionnés de ce sport.
‑Le jeu de quilles de huit était pratiqué régulièrement à la sortie des vêpres près de l’auberge de « rosine », et, plus tard sur le puech derrière l’école près du château d’eau.
‑La fête votive avait lieu le 1er dimanche après la Saint-Roch. Après la messe solennelle, donnée en l’honneur du saint de la paroisse, chaque famille invitait sa proche parenté à partager un repas frugal composé le plus souvent d’une volaille rôtie, d’haricots verts, d’une île flottante et d’une fouace cuite au four à pain, le tout bien arrosé avec la cuvée de l’année précédente. Les hommes finissaient le repas en mouillant leur café avec un doigt d’eau de vie.
Ensuite venait l’heure d’aller danser. Chaque auberge organisait son propre bal.
Le bal traditionnel se tenait sur la place autour de l’église prés de l’auberge de « rosine », le bal des jeunes face à l’auberge de Franques et plus tard sous le hangar de la forge.
‑La kermesse du curé se déroulait en juillet dans le « Redhut ». La jeunesse du village donnait à cette occasion un spectacle folklorique. De nombreux jeux assuraient une animation toute la journée, le soir un film ponctuait la manifestation.
‑Le quine de la Saint-Sylvestre était organisé au presbytère. De nombreux lots assuraient son succès.
Ces deux évènements servaient à recueillir des fonds pour gérer financièrement la paroisse et prendre en charge les coûts liés à l’entretien de l’église.
‑ Précédemment à cette période, les prêtres organisaient des séances récréatives pendant les fêtes de la Noêl auxquelles participaient tous les enfants et la jeunesse de la paroisse.
Deux faits majeurs, à savoir le dernier charivari qu’a connu Barriac en 1943 et la fête des célibataires demeurent ancrés dans la mémoire de nos trois amis.
‑Le charivari consiste en un vacarme organisé pour fêter le remariage des veuves le soir de leurs noces. Pour Barriac il s’agissait de marquer le remariage d’une dame divorcée avec le cordonnier Lauras. Treille et Moncet, deux figures du village étaient à la manoeuvre. Une fois le groupe constitué et les instruments préparés (cloches, barrique, crécelles, rouleau empli de pierres) les participants se sont déployés pour, à la tombée de la nuit, aller dans le « redhut » faire le plus de bruit possible avec l’espoir de voir les nouveaux mariés. Les victimes de ce tapage n’ont pas cédé à la pression et ne sont pas sortis au devant des criards. Ces derniers, de guerre lasse et tard dans la nuit, ont levé le siège et chacun a rejoint son domicile.
La fête des célibataires a été organisée par des personnages emblématiques du village, Joseph Laury et Joseph Triadou. Elle s’est déroulée en février 1948 et a eu pour cadre l’auberge de « rosine ». Après le repas copieux servi par l’aubergiste, les « festaïres » dansèrent jusqu’ à l’aube, entraînés par la musique de l’orchestre local Jean Barry de Rodelle.
Nos amis se souviennent également des films muets que leur passaient leurs instituteurs et des séances de cinéma à l’école et au presbytère.
Propos recueillis par Christian Foulcran le jeudi 15 décembre 2011.